Joseph Citoyen, élève de 1946 à 1950
J’ai
interrogé mon oncle José Burger de Soufflenheim. Il est né 21 mars 1936 et
était élève au Petit Séminaire de
Walbourg de 1946 à 1950. Il y a 71 ans, il faisait sa rentrée en CM2. Il m’a raconté quelques souvenirs de ses 4 années passées à
l’internat. Il avait fait deux classes de 7ème, une classe de sixième
et une classe de cinquième. Il nous raconte….
Jean THOMAS
« Je
crois que la rentrée des classes se faisait en octobre et l'école se terminait le 14 juillet. Nous retournions à la maison pour Noël, pour Pâques et pour les grandes vacances.
Nous logions dans les anciennes écuries. Seul le rez-de-chaussé était aménagé a
l'époque. Les
grands, c-à-d. les 4ème et 3ème logeaient au grenier du
château.
Tous les
professeurs étaient prêtres. Je me rappelle que le professeur de musique
s'appelait Meyer. Il était organiste. Il écrivait des pièces de théâtres et
des contes de Noël.
Nous
avions cours tous les jours sauf le jeudi. Notre journée commençait à 7 h.
Après la
messe quotidienne, qui avait lieu à la chapelle se trouvant au pigeonnier (grenier du château), nous
avions une récré. Les cours avaient lieu de 8 h à 12 et de 14h à 16h. Les
repas se prenaient en silence avec une lecture. La lecture pouvait être de tous
ordres : parfois on nous lisait de sympathiques romans...
Nous
étions une centaine d’élèves. Je me rappelle que mon matricule était le 56.
Eh oui, nous avion un matricule et tout notre linge en était marqué. C'était nécessaire pour le linge. Les soeurs nous le lavaient. Elles
étaient cinq ou six à l’époque. Par rapport à l’hygiène, je me rappelle que
nous avions des douches, elles débutaient à l’eau chaude mais se terminaient
bien souvent à l’eau froide.
Les matières
enseignées étaient : le latin, le grec, le français l’allemand et les
mathématiques. Pour le sport, nous faisions souvent du foot ou du basket.
A
Walbourg nous apprenions bien, c'était une chance puisqu'on apprenait rien ailleurs. La
plupart d'entre nous faisions deux classes de septièmes, pour la bonne et
simple raison que durant la guerre nous n’allions pas à l’école. Il fallait se remettre à niveau. Les méthodes
pédagogiques n’étaient pas toujours des plus tendres. Quand on ne savait pas sa
leçon on se faisait secouer la tête au tableau.
Le dimanche
nous allions tous à la messe à l'abbatiale. L’après-midi était consacré à une
grande promenade.
Pendant
que j’étais scolarisé au petit séminaire, un premier bâtiment était en
construction : celui des petits. Les réfectoires et les salles
de classe se trouvaient au château.
Entre
nous il y avait une belle camaraderie. Je pense que la condition de pauvreté
que nous connaissions tous après la guerre stimulait ces bonnes relations. Nous étions tous pareil. Nous n’avions rien. Le
meilleur moment de la scolarité, reste le jour ou nous rentrions à la maison
pour les vacances. Mais
nous ne restions pas sans activité scolaire. Même pendant nos vacances, nous
avions un livre avec une travail pour chaque jour. »
Depuis la période de la scolarité de tonton José à Walbourg toute la société a bien changé. José se rappelle aussi qu’à
Walbourg, il ne portait pas son nom de famille d’origine, comme pour la plupart
de ses amis au nom alsacien. Son nom avait été franscisé. Ainsi, au Petit
Séminaire, Joseph BURGER était appelé Joseph CITOYEN.
A la sortie de l'abbatiale |
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