Et la vie intérieure ?
Le Séminaire de jeunes de Walbourg accueillait le 13 et 14 avril dernier la 8èmeuniversité de printemps de l’Enseignement Catholique d’Alsace. Animé par Christian Louvet, le thème de travail portait sur « l’éducation à l’intériorité ».
Voir aussi les photos en allant à l'article du 17 avril...
Martine Hauser, Adjointe de la Direction Diocésaine de l’Enseignement Catholique d’Alsace a ouvert cette instance de travail portée par le laboratoire pédagogique. Chaque année, ce temps rassemble des parents, des éducateurs, des professeurs, des chefs d’établissement. Les sujets travaillés sont variables, tantôt le sujet est de l’ordre la réflexion de fond comme par exemple la morale à l’école, en 2016 ou l’intériorité cette année, tantôt ils est d’ordre pédagogique comme les neurosciences (2015) ou les 24h du numérique (2017).
Cette année, Christian Louvet (Enseignant dans un lycée agricole) a mené deux années de recherche action sur le thème de l’intériorité. Son expérience a ponctué le temps de travail de cette université.
Venu des 34 établissements catholiques alsaciens, parents, éducateurs, professeurs, chefs d’établissement se sont mis en recherche ensemble. Tout le monde a accès personnellement à son intériorité.
Christian Louvet, apporte régulièrement des éléments d’analyse. Il cite Emmanuel Mounier qui parle de recueillement : « L’homme est un être de relation. L’attitude de recueillement est une conquête. Ce n’est pas un repli, c’est plutôt un recentrage qui permet de s’engager... Chacun nous avons un mystère personnel qui fait notre singularité. L’intimité, l’expérience intérieure est à la fois dynamique et passivité végétale. » Oser cette quête demande un effort. « L’expérience intérieure ouvre parfois aux vertiges des profondeurs : on ne rencontre pas que de belles choses en nous, des nœuds psychologiques, des questions existentielles, une quête de sens…
La dialectique intériorité et extériorité est une respiration. L’intériorité nous met en relation avec les autres. »
Citant Claude Flipo, l’intervenant parle de différentes niveaux d’intériorité : celle qui permet de dire « je », de reconnaître ses émotions et de pouvoir les maîtriser, à passer du savoir à la réflexion. A côté de cette intériorité psychique vient l’intériorité morale. Elle éveille et forme la conscience. L’intériorité spirituelle permet de donner du sens aux actes et ouvre aux autres.
Quatre témoins ont partagé une expérience. Anne Weider, professeur de religion à Don Bosco à Wittenheim partageait l’expérience de cette intériorité qui permet à chacun de dire comment il va, et de construire, sur les expériences positives, de trouver le tremplin permettant de sortir d’un temps de déprime. Le père Pascal, intervenant dans l’établissement don Bosco à Landser partageait l’expérience de l’Espace Ecoute. Jean Thomas, adjoint en pastorale scolaire au Séminaire de Jeunes à Walbourg a donné la parole à des élèves qui participent à une école de prière au Mont Saint Odile. Le silence de la prière permet de relire son année, de se poser des questions, d’ouvrir un avenir, de poser ses soucis. Arnaud Pfertzel, Adjoint du lycée technologique St André de Colmar présentait le bénéfice des ateliers d’écriture dans ce domaine.
Tantôt apport, tantôt témoignage, tantôt expérience, cette huitième université de printemps de l’Enseignement Catholique d’Alsace a également permis de partager des temps de convivialité.
Pour les participants la citation de Maurice Zundel a pris toute sa mesure :
« Pour appréhender sa dignité, pour la découvrir, l’homme n’a qu’un seul chemin : aller à l’intime de soi-même, au coeur de son intériorité, cette fine pointe de l’être où se révèlent le désirs les plus profondément humains, les valeurs les plus hautes et les plus libératrices… »
Le chantier de l’intériorité trouve toute sa place dans l’école catholique puisqu’il permet de travail à l’éducation intégrale de la personne. Chacun est reparti avec une créativité et des idées nouvelles dans ce domaine.
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