vu de la campagne...
Après quelques semaines de confinement, sans doute plus facile à vivre en campagne qu’en ville, des familles, malgré le souci provoqué par la pandémie trouvent des moments heureux.
Le rythme scolaire s’est arrêté pour 2 semaines pour les plus jeunes. Dans le lotissement de Walbourg, les parents de Samuel et Marie racontent que leurs enfants, même s’ils s’ennuient à certains moments se montrent très créatifs. Samuel qui généralement aime jouer au football a créé de son propre chef, avec un petit coup de main des parents, un terrain de foot, à partir d’un cagot de fruits, et ce sont les playmobils qui évoluent sur le terrain miniature, animé par l’imaginaire des frère et sœur. Marie avec son papa a trouvé une presse à herbier. Du coup, une des sorties quotidienne a permis aux deux de ramasser quelques fleurs, de les observer et de les presser en vue d’une petite œuvre d’art.
Dans le lotissement également, des papas ont profité du temps libre pour construire avec quelques planches de récupération et des branchages, des cabanes dans les jardins. Pour Yves et Sophie, parents de Prune et Lucien, la construction de la cabane dans le vieux mélèze aurait occupé de nombreux samedi. La finalisation est plus rapide pour la joie de tous. Il reste les chaises à fabriquer, une porte à réaliser….
D’autres enfants se retrouvent aussi livre de recette à la main pour préparer une pâtisserie pour le 4h, ou un repas pour le dîner.
Un peu plus loin dans l’impasse des alouettes, Vincent ne travaille pas pour le moment, Nathalie est chômage technique. Avec Théo, 10 ans et Romain 8 ans, ils sont heureux de ce temps vécu ensemble. « Nous n’avons aucun stress lié aux horaires de travail et d’école à respecter, on s’organise comme on veut. Nous cuisinons tous les quatre, nous nous occupons de notre jardin ensemble, des tortues qui sont mieux soignées qu’habituellement. » Le bricolage est à l’ordre du jour. La construction d’une voiture télécommandée réalisée grâce au démontage d’anciennes voitures hors service et la récupération des pièces. La fabrication de cane-à-pêche en bois avec des petits crochets de fortune a permis de longues heures de jeu. La révision de tous les vélos est faite et chaque jour la famille trouve d’autres petits chantiers. Pour bien vivre ensemble, les deux enfants ont déménagé leur lit dans la même chambre, laissant ainsi une salle vide. Elle est devenu salle de jeux. « Les enfants ont réussi à trouver un équilibre, ne se disputent pratiquement pas et ont la sagesse de se plonger dans un livre ou trouver un coin pour vivre un temps de solitude. » raconte encore la maman. « Les grands-parents se plaignent parfois de ne pas voir leurs petits enfants, mais là encore, la famille est à l’écoute, et régulièrement, écrit et envoie un courrier, le découpant même sous forme de puzzle, pour mettre les aïeuls à l’épreuve. Ainsi à 20 km de distance, ils pensent mignonnement les uns aux autres.
Le temps ainsi imposé ou donné à chacun permet de faire travailler davantage son imagination et sa créativité. Chez Charlotte, maman d’adolescents : « prendre du temps en famille a du bon. Nous n’avons jamais fait autant de jeux en famille. Toutes les balles, basket, tennis, volant et raquette permettent toute sorte de jeux dans la cour à deux, trois ou plus, selon les envies de chaque membre de la famille.
Eline, une jeune adulte qui était en stage en Suisse a aussi élu domicile chez les parents dès le début du confinement. En dehors des visio-conférences et épreuve en ligne, elle profite de la nature, de ses parents, d’un peu de sport, de lecture avec les pieds en éventail au soleil.
Jean, coopérateur pastoral au Séminaire de Jeunes, qui ouvre et ferme chaque jour l’église du village et sonne chaque soir les cloches à 18h en cette période de confinement avoue : « Ces deux aller-retours sont de belles occasions de faire silence, de prier, mais aussi de prendre le temps d’observer la nature qui est bien plus généreuse qu’avant. » Quotidiennement, près de l’étang du Séminaire on croise 4 à 5 ragondins, un couple de canards sauvages, certains soirs deux oies sauvages font une ballade sur le terrain de foot, à d’autres moments, c’est une buse, une cigogne ou des hérons qui partagent la rencontre.
Pour les personnes plus âgées, la solitude se fait un peu plus lourde. Heureusement, par la fenêtre avec un voisin, ou un rare passant, une petite discussion peu s’engager.
Bien sûr, pour les uns et les autres, il reste le souci de ce qui se vit de difficile en ce moment, et il manque également des liens sociaux sans écran. Avec la reprise des cours, même à distance, le rythme sera un peu plus serré.
Jean Thomas
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