Visite pastorale… Au fil des prises de parole
De vendredi 28 septembre au lundi 1eroctobre, Mgr Ravel fait sa visite pastorale en Alsace du nord, dans la Zone Pastorale de Wissembourg. Lors de ces différentes rencontres, j’ai pris quelques notes que je partage. Retrouvez-les dans différents articles sur ce blog… Rencontre avec les terminales, rencontre à Caritas Woerth, rencontre avec les coopérateurs de la pastorale, messe de clôture à Wissembourg…
La visite a démarré le vendredi 28 septembre à 10h à l’église de Gunstett où il rencontrait les élèves de terminale. Un beau dialogue sur des questions existentielles, mais aussi sur les questions difficiles de l’Eglise et de la société s’est engagé avec les lycéens. La justesse des propos de Mgr Ravel, répondait aux attentes des jeunes.
Rencontre avec les terminales
Les attentes des jeunes ?
Certains plaisirs nous rendent heureux.
Il y a des choses qui ne sont pas évidentes. Quand on vous dit qu’on vous aime, c’est évident, ça rend heureux. Rendre service, au départ ce n’est pas évident, mais cela peut vraiment rendre heureux. Il faut en faire l’expérience pour le découvrir.
Ma vision du monde…
Le monde a un côté lumineux et un côté sombre. Il y a aussi les optimistes et les pessimistes qui ont un regard différent sur le monde. Il y a différentes manières de regarder le monde. Le scientifique a son regard, il nous apporte des renseignements mais ne nous aide pas à vivre. Le pessimiste retiendra qu’il y a 60 millions d’enfants qui meurent de faim. C’est vrai et c’est terrible. J’aimerai, qu’à l’âge de la découverte du monde, vous ne pensiez pas le connaître parce que vous avez vu un reportage. Pour découvrir le monde, il faut voyager, il faut aller à la rencontre des personnes. Il y a un côté magnifique !
J’aime aller en montagne, goûter aux beautés de la création. Il faut découvrir le côté lumineux du monde. Ma nièce qui n’était pas décidée, après le Bac pour ses études est partie une année à Madagascar. Elle a rencontré une autre population, d’autres personnes. Dans la beauté du monde, il y a la beauté de certaines personnes qui s’engagent à découvrir.
Le côté sombre du monde existe. Aujourd’hui, il est particulièrement sombre. Vos grands-parents connaissaient le nazisme… Il y avait déjà du sombre avant.
Il est vrai que notre génération vous laisse un monde complètement pollué. Je le confesse. Notre génération n’a pas fait fort. Nous étions dans une logique de développement économique. Mais reconnaissons aussi que depuis 70 ans, nous n’avons pas eu de guerre sur notre sol.
Quelle est notre place dans le monde ?
Vous allez vous situer avec tout ce que vous êtes. Savez-vous ce que vous avez comme richesses en vous ? Quelles sont vos potentialités ? … Vous en avez, je le sais. C’est Dieu qui vous a fait. Lui il a une idée, un projet, un plan pour chacun de vous. Chacun de vous, vous êtes une concentration d’idée de Dieu. C’est par sa liberté que chacun va trouver sa place. Quelque chose peut vous empêcher de prendre votre place : quelque chose qui est le pire ennemi de l’homme : la peur.
Pour votre place dans le monde, il y a aussi une question plus personnelle. Vous ne vous en sortirez pas tout seul. Pour connaître vos fragilités, vos faiblesses… il vous faut un accompagnateur… un homme, une femme,… un grand-frère dans la vie et dans la foi… Une personne avec qui vous pouvez parler. Un proverbe arabe dit : « L’homme le plus intelligent du monde n’a jamais vu sa nuque. » Nous avons besoin d’un miroir pour nous aider, pour nous connaître. C’est quelqu’un d’autre qui peut t’aider. Il faut être absolument libre dans une telle relation.
Autour de nous, il y a des gens qui sont malheureux, ce sont des gens qui ne sont pas à leur place, des personnes qui mènent une vie qui n’est pas ajustée.
Trouvez quelqu’un qui a du temps pour vous, et qui vous permettra de réfléchir à tout cela.
Trois questions nous habitent…
- D’où viens-je ?
- Qui suis-je ?
- Où vais-je ? quel est le sens de ma vie ?
Qu’est-ce que je fais de toutes les richesses qui sont en moi ?
Toutes les philosophies, tous les courants religieux essayent de répondre à ces questions. Je vous invite à les étudier.
En quelques mots je peux vous donner la réponse chrétienne à ces questions :
- Vous venez de Dieu, c’est lui qui vous a fabriqué à travers vos parents. Par amour, Il vous a fait à son image.
- Vous êtes des Hommes avec une intelligence, un coeur, et un corps. Vous êtes le temple de Dieu… Vous êtes porteur de Dieu, qui habite en vous…
- Là où vous êtes, soyez capables d’aimer, comme Dieu vous aime. Si chacun aimait son prochain, le monde serait dynamité par l’Amour.
- Vous allez vers l’Eternité.
L’Église et la foi pour vous ?
A votre âge je n’avais jamais rien eu contre la foi. Elle n’avait juste pas d’intérêt pour moi à un moment donné. C’était un peu comme les jeux d’enfants. A un moment donné, on cesse de s’y intéresser. J’ai continué à aller à la messe le dimanche, c’était dans la tradition familiale. Je comprends qu’on se désintéresse de la foi.
Je veux bien discuter avec vous de la foi, de l’Eglise, mais cela n’aboutit pas forcément à un contact avec Dieu.
Après nous allons manger. Si je vous parle du sandwich maintenant, cela ne donne pas la même sensation que de le manger. De la même manière, parler de Dieu et le rencontrer n’est pas pareil.
Partez au désert, faites l’expérience de Dieu…
En tout cas, cherchez un lieu pour vous occuper de votre âme.
Mission d’archevêque et plan de carrière…
Si vous voulez un métier où l’on travaille beaucoup et où l’on est mal payé, faites curé.
J’ai fait une école d’ingénieur. J’ai rencontré récemment des personnes de mon année de polytechnique. On me disait que le salaire médian était de 250 000 € par an. Si j’avais voulu un plan de carrière, je serai resté dans les métiers qui suivent mes études…
A 28 ans, j’avais choisi de faire frère prêtre dans une communauté. J’aimais cette vie de communauté. En 2009, l’ambassadeur du pape, le nonce de Benoît XVI m’avait dit que le pape a pensé à moi pour être évêque aux armées. En 8’, j’ai répondu oui à cet appel, et j’ai laissé ma vie d’avant. En 2016, le nonce voulait à nouveau me voir. Etant militaire, je pensais que je serais tranquille jusqu’à mes 65 ans, je pensais qu’il voulait que je le rencontre pour me demander de le mettre en lien avec quelqu’un. C’est là qu’il m’annonce que le Pape François a pensé à moi pour devenir archevêque de Strasbourg. Je ne connaissais pas l’Alsace. Aujourd’hui je suis là pour cette nouvelle mission. Dans l’Eglise, on ne décide pas de faire carrière, mais on répond à un appel.
L’après-midi il a rencontré les membres de la pastorale de la santé à Marienbronn, le centre d’addictologie qui se trouve à Lobsann.
Le soir, l’assemblée de zone rassemblait tous les chrétiens et les acteurs de la pastorale de la zone de Wissembourg.
Jean Thomas
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