
comprendre et apprivoiser l’attention
Dans l’Enseignement Catholique la
formation autour et avec les neurosciences est régulière. Un travail sur la
plasticité cérébrale engagé par Pascale Toscani, Psychologue, poursuivi par un travail sur les intelligences
multiples et ce qu’elles permettent en classe, avec Christian Philibert était
au programme depuis 2013. Jean-Philippe Lachaux, directeur de recherche à
l’Inserm, au sein du centre de recherche des neurosciences de Lyon a mis le
focus sur « l’attention », son sujet de prédilection.
Jean-Philippe Lachaux, auteur de deux
ouvrages, « le Cerveau attentif » et « le cerveau
funambule », s’appuyait sur son travail et son expérience pour présenter
un propos en trois parties. « Je voudrais vous faire comprendre ce qu’est
l’attention et à quoi elle sert, quelles sont les forces qui la contraignent
(et donc les raisons de la distraction). Je vous partagerais un ensemble de
bonnes pratiques issues des neurosciences à travers le programme ATOL
(ATTention à l’écOLe : ateliers d’apprentissage de l’attention déduits des
neurosciences cognitives).

L'attention couplage entre l'enseignant et l'enseigné
L'attention couplage entre l'enseignant et l'enseigné
L’attention sert à la mémorisation de
travail, à la lecture. Concrètement, les neurosciences grâce aux IRM arrivent à
situer quelle partie du cerveau se met en activité. Avec l’attention on
découvre un envahissement du lobe frontal qui permet compréhension, mémoire de
travail et prise de décision. Avec l’attention, la réaction du cerveau se prolonge. Passant par
l’exemple, Jean-Philippe Lachaux cite la loi de Donald Hebb (psychologue
canadien) : « qui se ressemble s’assemble (les neurones par des
connections neuronales), et qui s’assemblent se ressemblent. » Prenant le
mot allemand « Trinken », il explique toute l’activité neuronale
qu’il engage, faisant lien avec le mot, le son, le geste de boire, voir quelqu’un
qui en face de soi boit, la prononciation…
Les liens neuronaux, et l’activité cérébrale
permettent de bien intégrer le mot trincken.

Trois grandes forces stabilisent et
déstabilisent régulièrement notre attention. Le regard de l’homme se déplace
sans cesse et en 10èmes de seconde. Le cerveau va identifier les
zones d’intérêt et créer une carte de priorités. Des neurones vont alerter les
neurones voisins qui font bouger les yeux. On ne peut pas être en contrôle
total de notre attention. Un système de force est lié à l’habitude, un autre à
la récompense et un dernier au reconditionnement déterminant l’attention.
La vrai liberté c'est maîtriser son attention
Il existe des situations d’attention
naturelles très agréables, mais l’homme n’est pas tout puissant face à son
attention. « Le cerveau a tendance à obéir aveuglément à son
environnement : il est prédictible. C’est le « mode
marionnette ». On a l’impression d’être libre. Une vrai liberté au
contraire, c’est maitriser son attention. La nouveauté et l’information stimulent quant à eux le circuit de récompense. Un des enjeux de
l’école est d’étendre la zone d’attention des élèves, les mettre à l’aise dans
toutes les situations et développer la
résistance à la distraction.
Jean-Philippe Lachaux donne enfin un
aperçu du programme ATOL qui propose une vingtaine de séances d’une heure
complètement décrites pouvant s’intégrer pleinement dans le cursus scolaire.
Dans le même domaine, l’Enseignement
Catholique proposera prochainement à ses enseignants d’autres formations. Mme
Véronique Pointereau, pilote du laboratoire pédagogique invite à une journée
animée par Christian Philibert sur le
thème : "Les intelligences multiples au cœur des apprentissages".
Jean THOMAS
Bibliographie :
- Jean-Philippe
LACHAUX, le cerveau funambule, comprendre et apprivoiser son attention grâce
aux neurosciences, éditions Odile Jacob sciences, décembre 2015
- Jean-Philippe
LACHAUX, le Cerveau attentif, Contrôle, maîtrise et lâcher-prise,
éditions Odile Jacob poches sciences, janvier 2016
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