Et si l’évaluation était utile aux élèves...
L’université de printemps 2019 de l’Enseignement catholique d’Alsace a eu lieu au Séminaire de Jeunes de Walbourg le vendredi 26 et samedi 27 avril dernier. Le thème de travail était pédagogique. Il s’intéressait à l’évaluation.
Le laboratoire pédagogique de l’Enseignement Catholique d’Alsace en charge de l’organisation de cette rencontre travail, piloté par Dominique Bérion, chef d’établissement à l’Assomption à Colmar avait réussi à avoir quelques spécialistes de la question de l’évaluation. Ainsi, les intervenants Jean-Michel Zakhartchouk, professeur agrégé de Français et rédacteur des Cahiers Pédagogiques et Marie-Odile Plançondu Département Éducation du Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique (EC), Anne Lachèze : Présidente formatrice de l’Association Internationale de Recherche et d’Animation Pédagogique (AIRAP – Mouvement Pierre FAURE),Martine Esclavissat : Enseignante formatrice à l’Association Internationale de Recherche et d’Animation Pédagogique (AIRAP – Mouvement Pierre FAURE) ont permis à la cinquantaine de participants venus de différents établissements d’Alsace de réfléchir à la question de l’évaluation.
Myriam Dursus, adjointe de la direction diocésaine de l’EC. d’Alsace a ouvert ces journées de travail en remerciant toutes les personnes présentes qui choisissent de remettre en question leur travail pour y apporter des améliorations.
L’animation au sein du réseau de l’EC d’Alsace est utile car elle participe au dynamisme des équipes. Comment rendre l’évaluation utile aux élèves ? Cette question a permis dans un premier temps de faire la critique de la notation traditionnelle.
Il était bon de rappeler certaines évidences. Il est temps de mettre fin à certaines pratiques rétrogrades (la publicité des notes en classe, les conduites humiliantes, les notes négatives, les appréciations contraires à la déontologie, l’absence de critères d’évaluation, la confusion entre évaluation des savoirs et sanctions…)
Mais la réflexion allait plus loin. Elle invitait à développer une logique de la « validation des compétences », en opposition à la « moyenne » et à la compensation d’une matière par une autre. L’évaluation formative dont les études internationales et les travaux neuroscientifiques montrent l’efficacité étaient évoquées. 
Aussi, l’importance, dans la métacognition, de l’implication des élèves dans l’évaluation de leur travail permet de faire grandir l’estime de soi.
Plus de collectif, d’harmonisation éviterait des injustices. Une réflexion portait également sur l’introduire d’autres formes d’évaluation que la note : les ceintures de compétences, les cibles, les échelles, graphiques… d’autres formes d’évaluations, prenant en compte le travail collectif ou le travail d’une classe ont été évoqués.
La question de l’exigence est posée aussi : « Comment garder l’exigence, ne pas sacrifier le long terme au court terme. L’évaluation ne doit pas être bienveillante, mais le climat de l’évaluation doit être bienveillant. L’objectif est de permettre à l’élève d’arriver à affronter les difficultés. » précisait Marie-Odile Plançon
Jean-Michel Zakhartchouk rajoute : «L’exigence ne va pas à l’encontre de la bienveillance. L’école est un lieu où on a ce luxe de pouvoir se tromper et recommencer. » Mme Plaçon dira encore : « Le travail de l’enseignant, c’est surtout de trouver la mobilisation des élèves plus que la motivation.» L’évaluation doit aider à cette mobilisation.
Durant les journées de travail des initiatives pédagogiques ont été présentés par différents enseignants. Mme Plançon préfère parler d’initiative pédagogique plutôt qu’innovation pédagogique. « L’initiative, c’est ce que j’ose faire pour avancer. C’est le petit pas qui me fait avancer. L’innovation, ce sont les plus passionnés qui la posent. »
Les participants repartent de cette université de printemps, heureux d’avoir exploré des chemins nouveaux et s’engageront dans quelques initiatives pour tester ce qui a été partagé.
Jean THOMAS
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