Chaque jour les médias nous donnent des nouvelles sur nos lendemains incertains, et quotidiennement, ces dernières viennent infléchir ou contredire les vérités de la veille. En ce temps, je souhaite vous partager un texte de Anne Dauphine Julliand, écrivain, qu'elle a publié ce mois-ci dans la revue Panorama. Elle nous invite à garder le silence, et à nous occuper de notre présent. "Le seul temps qui importe à l’homme c’est le présent." nous partage-t-elle. Découvrez son article...
Juste le silence
Les délais de publication d’un mensuel m’obligent à écrire cette chronique à l’aveugle. Je ne sais pas quelle sera la situation en France, et dans le monde lorsque ce numéro paraîtra. Plusieurs semaines se seront écoulées. Que se sera-t-il passé dans ce laps de temps ? Aura-t-on éradiqué l’épidémie liée au coronavirus ou sévira-t-elle plus fort encore, nous obligeant à tenir à l’écart de ce monde ? je ne sais pas. Et je n’ai aucun moyen de le savoir. J’écris de chez moi, comme toujours. Par la fenêtre ouverte me parvient le chant guilleret des oiseaux qui annoncent le printemps. Aucun bruit ne vient le troubler. Ni les cris des enfants de retour de l’école, ni les klaxons des voitures agglutinées aux heures de pointes, ni les conversation bruyantes des passants. Rien.

Nous avons obéi sans savoir combien de temps durerai cette retraite. Les information se contredisent sans cesse. Certains experts évoquent l’apocalypse d’autres restent optimistes. Et le monde tremble. Comme s’il découvrait tout à coup que demain est inconnu et incertain. Que notre vie notre confort, nos habitudes, nos certitudes sont fragiles. Qu’il suffit d’un virus microscopique pour les mettre en péril. Et transformer notre rapport au temps.
"Le seul temps qui importe à l’homme c’est le présent."

Anne Dauphine Julliand
Revue Panorama – mai 2020
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