Le regard d’un philosophe !
Crise du Covid, crise économique, les informations anxiogènes se succèdent. C’est avec un philosophe, Paul Clavier, que la revue chrétienne PANORAMA nous invite à prendre du recul et à pousser la réflexion… Par cette crise peut-être, avons-nous enfin appris quels sont nos besoins essentiel. Je vous invite à découvrir l'article...
L’addition
« L’addition s’il vous plait ! » Cette demande, nous ne l’avons pas beaucoup entendu ces derniers temps, étant donné la fermeture des cafés, bistrots et restaurants. « Distanciation sociale » oblige : il s’agissait de freiner, à coup de gestes barrières et de confinement préventif, l’expansion du virus. Pourtant l’addition du Covid-19, sur la somme qu’il va coûter à l’économie. Cette vision juste comptable n’est pas juste ? C’est qui l’économie ? A-t-elle des poumons, une vie, une famille ?
Le seul vrai coût d’une pandémie, ce sont les victimes humaines, pas le volume du chiffre d’affaires. Bien sûr, des secteurs entiers de l’économie se sont trouvés menacés, voir sinistrés… Mais ces « manques à gagner « sont la conséquence du refus d’exposer davantage de vies humaines à la contamination. L’économie doit être au service de l’être humain, et non l’inverse. La pandémie n’est pas une entrave au bon fonctionnement de l’économie. Le bon fonctionnement de l’économie, c’est le partage des ressources permettant au plus grand nombre d’avoir une vie digne et de pouvoir affronter la maladie et l’isolement sans se sentir abandonnés.
Peut-être avons-nous enfin appris quels sont nos besoins essentiels. Une alimentation saine, un logement décent, la santé, l’éducation sont des biens plus précieux qu’une surabondante consommation, moyennant une exploitation désordonnée de la planète et une main d’œuvre délocalisée. Alors, virus de tous les pays, écoutez-moi. Que vous restiez, que vous partiez, ou reveniez que vous, puissiez-vous trouver une humanité préoccupé du bien de chacun, soucieuse en priorité contre le virus du « combien ça coûte ? ».
Une humanité fière de consacrer tous ses efforts à la satisfaction des besoins légitimes des personnes, dans la limites des ressources renouvelables. Et l’addition, quelle quelle soit, nous paraîtra plus légère.
Paul Clavier, Enseignant-chercheur en philiosophie
Article publié dans le mensuel PANORAMA de mai 2020
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